vendredi 25 juillet 2008

la vie de pnong

Salut à tous,
je profite de ce samedi veille d'élection législative ici au Cambodge pour enfin vous écrire un truc... n' ayant plus de main d'oeuvre, tous étant rentrés chez eux pour remplir leur devoir civique.

Voilà trois semaines que je vis entre Bousra et Senmorom. j'ai plein de taf et cela me va bien...

J'ai plusieurs chantiers en route, 6 pépinières, un jardin à bois, le chantier de planting et les pistes.
Depuis hier je suis aux commandes c'est sympa. Tout ça se trouve au milieu de nulle part chez une minorité ethnique : les Pnongs. Pas toujours facile le contact avec les pnongs, déjà ils parlent une langue tu comprends rien, c'est même pas du khmer... ensuite on monte un chantier gigantesque à leur yeux, c'est sur que des champs de 25 ha avec des pistes de 8 m de large ça change de leurs rizières de quelques ares...
Tout de même ils sont en général sympa, et y'a des chieurs comme dans tous les peuples...
On a fait des réunions d'information en français traduit en khmer traduit en pnong, pas sur du résultat...



A droite mon boss du moment, à sa gauche mon ancien adjoint du ministère et assis sur la chaise un vieux pnong qui traduisait dans sa langue. Bien entendu en face une bande de pnongs...
Délire...
En fait cette journée là nous voulions informer les riverains sur la culture de l'hévéa... Pourquoi faisons nous des pépinières etc...



Là, c'est un champs typique des pnongs... pas besoin d'être agronome pour voir que ça va pas être facile pour les travaux d'entretien et de récolte... c'est un aspect type de culture sur brûlis... les mecs arrivent, abattent les arbres, brûlent tout ce qui peut brûler... et laissent le reste... ensuite ils sèment le riz 3 - 4 graines par trou directement dans les cendres... la pluie arrive et ça lève... Ils cultivent leur terre 3 - 4 années et répètent l'opération quelques centaines de mètres plus loin...
Ils récoltent au mois d'octobre novembre voir janvier... ça dépend des cultivars.
Donc premier chantier : leur apprendre que dégager le terrain c'est pas mal aussi...

A l'occasion d'un chantier de creusage de bassin il fallut faire un sacrifice, car ouvrir les entrailles de la terre, pour des gens qui croient en "la montage et l'eau profonde", c'est comme qui dirai inhabituel... alors il faut faire un sacrifice pour se faire pardonner des dieux.

l'heureux élu du sacrifice c'est un cochon comme on peut voir la tête dans la photo ci-dessous...




On remarque aussi que l'alcool a aussi une part catalytique de la fête... Dans la jarre un alcool d'herbe dans la bouteille ce que eux appellent du vin... ouais!!!! et bien entendu ils ont un alcool genre gniaule...


Du coup on goûte à tout, les gens sont contents... j'ai même mangé les tripes du cochon bouillies à la marmite... mmmm



les femmes là-bas fument des clopes roulées dans des feuilles de manioc... avec je ne sais quelle herbe dedans...



Ces gens ont été évangélisés et vont malgré tout à l'église du coin, en tout cas ils ne travaillent pas le dimanche.... ci-dessous Notre Dame de Bousra...



Les pnongs commencent juste à se sédentariser, nombreux sont encore ceux qui vivent loin dans les bois... leurs enfants forcement ne vont pas à l'école. Une fois j'ai demandé à une femme si son enfant allait à l'école, elle m'a dit "oui"... j'ai demandé "combien de fois", elle m'a dit "une fois"
Mouais.... donc c'est pour dire que l'écriture et les maths sont pas leur fort.... et quand tu demandes à un mec combien mesure son champs on obtient un chiffre qui va du double au centuple de la réalité....
Alors autant vous dire que 10 000 hectares de plantation ça leur dit rien pour l'instant...



Une maison de pnong au milieu de ses brûlis, il faut imaginer à l'intérieur un couloir sur toute la longueur et montées sur pilotis, deux nattes qui font toute la surface restante de la cabane...heu maison.

Un autre article en cours...

Luc



Aucun commentaire: